La Sophrologie au collège

Il y a une quinzaine d’années, je m’imaginais travailler avec les adolescents puis j’ai fait autre chose…

2012 : je démarre mon activité et démarche différentes structures (écoles, collège, hôpital…) et voilà que la première qui répond positivement, c’est le collège. Je vais travailler avec des ados ! L’adaptabilité et les ados !!!! Prévoir pour ne surtout pas se laisser dépourvoir ! Prévoir que l’on ne fera jamais ce que l’on avait prévu ! Se laisser guider tout en guidant ! Un monde fabuleux, un monde merveilleux où tout est en construction, où tous les possibles sont encore possibles ! Parlez leur de leur positif et ils deviendront bavards… Écoutez les routes qu’ils vous proposent puis ils s’y laisseront guider… Redonnez-leur leur place d’adulte en devenir  …sur le chemin , sur un chemin…Indiquez-leur d’autres chemins sans leur imposer, sans faire le choix pour eux, ils accepteront d’en tester d’autres, ils savent qu’ils sont en devenir, ils savent qu’ils sont déjà…Ils sont à l’âge de la conscience de l’impermanence des choses, des faits, de la Vie…

sophrologie au collège

J’interviens depuis 3 ans au collège Mireille Choisy de Gustavia à Saint Barthélémy pour les élèves. Plusieurs projets ont vu le jour :

*un atelier libre de sophrologie le midi : il y a 14 places disponibles chaque semaine. Les élèves de la 6° à la 3° y viennent librement, ils n’ont pas besoin de s’engager d’une semaine sur l’autre, ils viennent selon leur envie et leurs besoins. Deuxième année d’existence du projet : il connait un grand succès ! Les cours sont toujours pleins (jusqu’à 30 demandes pour 14 places) et nous espérons pouvoir ouvrir un second cours l’an prochain (selon le budget). Les séances se décomposent en plusieurs temps : approche de la Sophrologie Ludique, séances de relaxation ou de méditation, techniques de Sophrologie plus classique. Au fil des séances, les jeunes me réclament que « le temps silencieux » dure de plus en plus longtemps (temps souvent redouté au début).

C’est une porte ouverte, un espace de bien-être, de calme, de rire, de joie d’Être…cela permet également aux élèves de faire une pause dans la journée, de récupérer, de redescendre la pression (aucun résultat n’est attendu là : juste qu’ils s’écoutent)…

*un programme avec des élèves du dispositif ULIS (Unité Localisée pour l’Inclusion Scolaire) : 5 à 8 élèves avec des DYS diverses et autres handicaps suivent des séances spécialement conçues pour eux. Pour la deuxième année du projet, je travaille en coordination avec le professeur référent sur le thème « Prévenir l’échec scolaire/réussir à l’école : cultiver la motivation et l’estime de soi». En début d’année « mieux se comprendre, comprendre ses limites » et « trouver sa place dans le groupe : respect de soi et des autres » ; 2° trimestre : « motivation scolaire et gestion de son temps » puis « trouver ses propres capacités et pouvoir les utiliser » ; fin d’année : « confiance en soi et estime de soi ». La quasi-totalité des élèves avaient déjà suivis des séances l’année précédente où nous avions travaillé : la confiance en soi – l’estime de soi –intégrer les différences, les points forts et les difficultés de chacun (cela nous a permis également de travailler sur les notions de groupe, d’entre-aide, de respect) – la mémorisation – la concentration auditive – l’attention visuelle – la respiration – retrouver de l’énergie, se remplir de positif – éliminer ses tensions et le négatif – la prise d’initiative – trouver plus facilement son calme….

*un projet sur  « la confiance en soi » pour la seule classe du lycée (seconde). En fin d’année, l’équipe pédagogique avait repéré 8 élèves en situation de décrochage et avait pris l’initiative d’aménager l’emploi du temps pour ses élèves. C’est dans ce cadre qu’il leur a été proposé (aucune obligation, facultatif et gratuit) un programme de 8 séances de Sophrologie après un entretien en individuel. J’ai recroisé certains dans la rue presque 2 ans après et c’est spontanément qu’ils me disent qu’ils utilisent encore des techniques (« pour m’endormir ou pour me calmer en cas de stress, j’utilise ma respiration »)

*un projet pour les élèves de 3° « Préparation au Brevet et au départ de l’île » (ici, les adolescents partent presque tous après la 3° pour continuer leur étude). C’est la deuxième année que ce projet vit. Lors de sa première édition, je proposais 8 séances par groupe de 12 élèves. Cette année, nous avons décidé d’ajouter 2 séances et de les répartir différemment dans l’année : 5 séances proposées entre janvier et février, 3 en avril puis 2 séances de consolidation fin mai (juin étant consacré aux dernières révisions avec planning aménagé et examens). Ce programme emporte un grand succès et j’ai dû augmenter mes effectifs à 16 pour ne pas refuser d’élèves (2 groupes pour 4 classes). Ils y viennent avec plaisir, l’ambiance est studieuse tout en étant assez joyeuse et dans un esprit de partage vécu. Ce sont des groupes très interactifs : ils sont demandeurs d’outils, de méthodes mais aussi ont besoin de comprendre ce qui se passe biologiquement dans leur corps (cf. dessin sur le stress élaboré collectivement avant une discussion sur le sujet).

*lors de ma 1° année d’intervention, j’ai fait une initiation d’1h à la sophrologie à tous les élèves de 3° par demi-classe

*quelques suivis en individuel/ duo /trio… pour cause de financement nous n’en proposons que très peu. J’ai travaillé avec des élèves en phobie scolaire, d’autres en situation de décrochage, une enfant polyhandicapée…

sophrologie à l'école

Sophrologue en école primaire

Depuis la rentrée 2014 j’interviens dans l’école publique de l’île dans le cadre des activités périscolaires avec les enfants de Grande Section, Cours Préparatoire et Cours Elémentaire. Je reçois environ 60 élèves en 5 groupes chaque semaine. Chaque groupe fait entre 9 à 12 séances.

C’est une découverte de la sophrologie et de la relaxation.

Je travaille via la pédagogie de la sophrologie Ludique, des relaxations créatives, ainsi que des jeux proposés par Michel Clayes-Bouuaert d’intelligence émotionnelle. Nous «jouons » sur la découverte de soi, de son schéma corporel, de sa respiration et de ses possibles, sur le partage, le respect de soi et des autres. Je cherche à ce que les enfants prennent plaisir dans ses découvertes sans être dans le système du « devoir de résultat ».

J’utilise également les jeux de cartes et les livres des « Editions Pour Penser à l’Endroit » ainsi que pour les plus petits « mon premier livre d’activités pour me relaxer » de Gilles Diederichs. Les temps périscolaires ont lieu dans les salles de classe ce qui demande de s’adapter au cadre : peu d’espace, lieu empreint de connotations liées à l’école, etc… Je dois également m’adapter aux conditions de temps et au nombre d’enfants : les séances sont parfois un peu longue et l’effectif un peu trop nombreux. Cependant, c’est une expérience constructrice pour eux comme pour moi dont je pourrais parler plus longuement l’an prochain, je pense (temps d’intégration…).

J’ai vraiment un grand plaisir à proposer ces séances aux adultes de demain. Je ne sais pas quels en seront les conséquences réelles sur leur avenir mais je sens qu’ils y auront pris du plaisir et qu’en cas de besoin dans leur vie future, j’espère, ce seront des adultes qui iront plus facilement demander aide ou accompagnement auprès de professionnels facilitateurs de bonheur et de conscience… ils auront, je pense, moins de frein et seront plus sensibles aux projets qui pourront leur être proposés en parallèle de leur cursus scolaire puis professionnel en tant qu’adulte.

Auteur : Morgane Bertin-Denis