La sophrologie vous intéresse. La méditation, la respiration, l’envie de porter un nouveau regard sur le corps, le désir d’aider les autres… tout cela chatouille votre bienveillance naturelle. Devenir sophrologue, vous y songez. Peut-être même avez-vous commencé à glaner quelques renseignement sur les formations de sophrologue existantes. Seulement voilà : ayant entendu ici ou là certains avis tranchés sur cette profession en plein essor, vous hésitez.

Alors pour distinguer le vrai du faux sur l’activité de sophrologue, nous avons demandé son opinion à Gaëlle Piton.

Découvrir le monde merveilleux de la sophrologie pour se faire une idée juste de la méthode

idées fausses dans le guide de la sophrologieVous pourriez déjà commencer par là : vous procurer le Grand guide de la sophrologie publié le mois dernier aux Editions Guy Trédaniel par Gaëlle Piton et illustré par Morgane Carlier.

Gaëlle Piton présente dans cet ouvrage les fondements de la sophrologie, en pointant bon nombre d’idées reçues à son sujet. Elle nous enseigne des techniques simples et efficaces, destinées aux adultes comme aux enfants et aux adolescents. Le livre, richement illustré, décline de nombreux exercices de manière thématique : stress, sommeil, émotions, phobies, estime de soi, addictions, parentalité… Il comprend également 25 séances audio, guidées par la voix apaisante de l’auteure, pour une pratique en toute autonomie.
Que vous soyez néophyte, expérimenté, simple curieux ou futur sophrologue, ce guide vous accompagnera à tout moment et en tout lieu. Il vous permettra d’accueillir vos émotions, d’être à l’écoute de vous-même, d’avoir davantage confiance en vous pour enfin devenir acteur de votre vie.
4e de couverture du Grand Guide de la sophrologie

Dans un style sobre et accessible, l’auteure nous plonge dans la genèse de cette « science de la conscience harmonieuse ». Celle de son fondateur, le neuro-psychiatre colombien Alfonso Caycedo.

Pour le futur sophrologue praticien que vous serez peut-être, l’ouvrage de Gaëlle vous permettra de revenir aux racines de la méthode et de lever bon nombre d’idées reçues et autres clichés la concernant.

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GAËLLE PITON EN BREF

Avant qu’elle ne manie l’anaphronie, la vivance ou l’anamnèse pour ses patients, c’est au rythme délicat des entrechats, piqués, pointes, cabrioles et autres pas et figures de style que Gaëlle a exercé ses talents passionnés.

Journaliste, animatrice radio, coach sportive et artistique, sophrologue… La danse et plus largement le spectacle sont le dénominateur commun de ses activités professionnelles.

La variation sémantique d’un même entraînement : celui du corps.

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IDÉES REÇUES & SOPHROLOGIE : GAËLLE PITON RÉPOND

IDÉE REÇUE N°1 : La sophrologie c’est comme la relaxologie ou le yoga !

gaëlle piton avec le grand livre de la sophrologieGaëlle Piton • J’entends encore beaucoup ce genre de croyances. Dans mon livre je commence d’ailleurs pas les « dégommer ». Même si la sophrologie se déploie, force est de constater que ces idées reçues persistent… et sont même entretenues par certains sophrologues !

La sophrologie n’est pas de la relaxation car elle ne vise pas uniquement la détente et le lâcher prise. Elle invite surtout à être à l’écoute de soi, à prendre conscience de son corps, de ses sensations.

Parfois le corps a mal, est douloureux…et c’est précisément cela que l’on va sentir. Qui plus est, toute une partie de la sophrologie est dite « dynamique » et se pratique debout en mouvement.

Le yoga a quant à lui beaucoup inspiré le professeur Caycedo mais il n’y a pas un travail particulier sur les postures.

idée reçue 1 sophrologue égale gourouIDÉE REÇUE N°2 : Le sophrologue est un gourou de secte qui peut guérir des maux aussi différents que les addictions, le stress, les troubles du sommeil, les douleurs chroniques, les acouphènes… !

Vous ne m’entendrez jamais dire que la sophrologie guérit ni qu’elle est magique.

Certes, ses champs d’application sont très vastes. Le sophrologue aide son patient/client à cheminer vers l’autonomie et la responsabilité.

À tout moment on conserve son libre-arbitre !

Il n’est pas question de croire et suivre aveuglément un gourou. Bien au contraire, la sophrologie propose d’expérimenter, de transformer dans l’expérience.

homme étonné sophrologue est un psychologueIDÉE REÇUE N°3 : Sophrologue et psychologue ça rime et pour cause : c’est pareil !

Ce sont deux approches complémentaires.

Pour résumer simplement la psychologie a une dimension plus analytique, et cherche à comprendre le pourquoi d’une situation (traumatique) qui trouve ses causes dans le passé.

La sophrologie est plutôt orientée sur le comment faire ici et maintenant. Le corps est davantage présent en sophrologie.

jeune femme doute sophrologie c'est facileIDÉE REÇUE N°4 : La sophrologie c’est facile, tout le monde peut devenir sophrologue en suivant une formation courte !

Je crois qu’il ne faut pas confondre l’accessibilité et l’adaptabilité de la sophrologie – qui peut être en effet pratiquée par tous – avec le métier de sophrologue qui nécessite une formation solide, des compétences, un savoir-faire, savoir-être et surtout de la SUPERVISION !

Quant à la facilité, que dire ?

Je pense qu’il faut être travailleur, tenace, déterminé… Être sophrologue c’est avant tout beaucoup de travail car il faut pouvoir mener sa petite entreprise.

garçon avec lunettesIDÉE REÇUE N°5 : Le sophrologue s’occupe exclusivement des adultes !

Alors dans ce cas, ma pratique est un parfait contre-exemple. Je passe en effet beaucoup de temps dans les écoles et collèges de Saint-Denis.

En consultation au cabinet, j’accueille les enfants à partir de 3 ans environ (quand ils savent identifier les différentes parties du corps).

Les bébés peuvent aussi tout à fait pratiquer au contact de leurs parents.

femme ébahie sophrologie c'est complexeIDÉE REÇUE N°6 : Esprit phronique radical, noème, Moi epsilon, phénoménologie transcendantale… se reconvertir dans la sophrologie c’est se lancer dans l’apprentissage long et difficile d’une nouvelle langue

Il est vrai que la sophrologie caycédienne est jargonneuse, ce qui peut parfois la desservir… mais je crois qu’il est nécessaire d’en connaître l’épistémologie, la méthodologie et les fondements pour se permettre ensuite de pouvoir alléger, simplifier le vocabulaire…

C’est d’ailleurs ce qui a été ma préoccupation première dans la rédaction de mon livre.

Parler de la sophrologie dans toute sa richesse mais d’une manière accessible et compréhensible par les personnes néophytes. « Le grand guide de la sophrologie au quotidien » est en cela un exercice de style : à la fois pour les sophrologues et les « débutants ».

sénior sophrologueIDÉE REÇUE N°7 : Le sophrologue aide ses patients à ne penser à rien; on appelle ça méditer !

Je crois que cette seule phrase contient la plus grande idée reçue sur la méditation et par ricochet sur la sophrologie.

Je ne vous souhaite vraiment pas de ne penser à rien sinon vous êtes à l’hôpital avec un encéphalogramme plat et donc en danger !

Nous avons 60 000 pensées par jour et il est impossible d’arrêter de penser.

En revanche on peut s’entraîner à ramener notre attention quand elle s’égare sur un support (ex : respiration, son) et ainsi muscler son attention. C’est cela même la méditation… et je m’en sers d’ailleurs beaucoup pour faciliter l’entrée en sophrologie (la réciproque est vraie elle aussi).

La sophrologie nous invite à écouter notre corps, accueillir tous les phénomènes, les sensations… les vivances comme on les appelle.

homme sophrologue pas médecin

IDÉE REÇUE N°8 : Contrairement au médecin, le sophrologue ne peut pas se spécialiser !

La sophrologie arrive bien souvent comme une deuxième étape dans un parcours professionnel.

Nous avons toutes et tous des domaines d’expertise, des connaissances, des habiletés, des compétences qui feront que nous serons plus pertinents dans certains domaines. On peut aussi suivre des modules de spécialisation (on se forme toute sa vie en tant que sophrologue !).

Cela évolue avec le temps et on peut aussi se laisser surprendre par ce que la vie va nous proposer. Par contre, je crois que c’est fondamental de se poser cette question : Qui est-ce que je ne souhaite pas/ne peux pas/ne veux pas accompagner ?

Cela permet d’affiner sa posture et d’être bien conscient de ses limites… Idéal pour cultiver l’humilité.

Auteur : Eric Eymard