Les critères à l’origine d’un projet de reconversion professionnelle, qu’il mène ou non à la sophrologie, peuvent être très différents d’une personne à l’autre. Quête de sens, envie de changement, désir d’indépendance, mal être… en France, ils seraient largement plus de 2 millions à envisager de changer de métier selon l’INSEE.

Et plus de 9 actifs sur 10 auraient déjà songé à l’hypothèse selon un sondage du groupe AEF de 2017.

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David Hedou s’est reconverti dans la sophrologie par nécessité et par envie

Pour David Hedou, la sophrologie a été une solution thérapeutique autant qu’une révélation professionnelle.

Il a pu appréhender l’efficacité de cette médecine douce pour gérer ses douleurs dorsales. Et comme nombre de ses collègues aide soignants, infirmiers ou médecins, il a aussi pris conscience des limites imposées par les conditions de travail en hôpital.

ENTRETIEN SMILE AVEC DAVID HEDOU

picto essaPendant combien de temps avez-vous été aide-soignant ? Qu’aimiez-vous, qu’aimiez-vous moins dans cette profession ?

reconversion sophrologieDavid Hedou • J’ai été aide-soignant pendant 8 ans dans différents services.

Ce que j’ai aimé le plus dans la pratique de ce métier c’est l’aide aux personnes dans le besoin. Au delà des soins corporels ou médicaux, j’ai surtout apprécié les moments passés avec les patients en discutant avec eux.

Parler apaise le malade.

Pour moi la seule chose qui m’a le moins plu pendant cette carrière, c’est de ne pas pouvoir prendre le temps de faire les soins comme il se doit !

Parfois, j’ai eu l’impression de ne pas faire comme il fallait. A chaque fois que je terminais ma journée, une petite remise en question sur ma journée était faite.

picto essaVous êtes aujourd’hui sophrologue depuis septembre 2019; quelles ont été les raisons et motivations de votre reconversion professionnelle ?

Je suis maintenant sophrologue depuis septembre 2019 car à un moment de ma vie, j’ai eu besoin de la sophrologie notamment dans le gestion de la douleur et de me ré-approprier mon corps et mes sensations. J’ai rencontré la sophrologie dans un centre de rééducation et pour moi, ça a été la révélation. Ne pouvant plus pratiquer le métier d’aide-soignant, je devais me reconvertir. J’ai donc approfondi mes connaissances sur la pratique de la sophrologie.

Je voulais toujours rester dans le milieu. Apporter du bien aux personnes mais en travaillant à mon rythme et surtout en prenant le temps de faire le soin.

picto essaIl existe d’autres « médecines douces », pourquoi avoir opté pour la sophrologie en particulier ?

Pour être honnête, je ne me suis pas renseigné sur les autres médecines douces. Je me suis senti tellement en osmose avec la sophrologie que cela m’a suffit à me convaincre que c’était la pratique que je souhaitais partager au plus grand nombre.

picto essaÀ l’instar des sophrologues formés à l’ESSA, vous pratiquez la sophrologie Caycédienne. Pour quelles raisons ?

Je pratique la sophrologie caycédienne tout simplement parce que j’ai souhaité être formé par un centre qui proposait ce programme. Je voulais vraiment être formé au plus proche des valeurs de la sophrologie de base. Le centre de formation où j’ai été proposait ce type de formation et en plus avec le titre RNCP.

La première rencontre avec le directeur et les formateurs m’a convaincu. Ce centre étant le plus proche de chez moi m’a beaucoup facilité les choses.

picto essaLe virus a-t-il modifié votre pratique de la sophrologie ?

Le virus n’a pas forcément modifié mes pratiques. J’ai souhaité arrêter les séances en cabinet après le covid mais pas à cause du covid tout simplement car je préfère les séances en groupe.

Je propose donc des séances en groupe en salle tout en respectant la distance entre chaque personne et une hygiène des mains.

Sinon, je propose des séances « sophro-balades ».

picto essaVous avez développé une activité parallèle de fabrication de savons. Pour quelles raisons ?

J’ai une activité parallèle oui !

Je fabrique depuis des années pour moi et ma famille des cosmétiques naturels tout simplement parce que je ne supportais plus les cosmétiques « commerciaux ».

Je me suis donc penché sur les méthodes de fabrication en faisant des stages, en lisant… Au fil du temps mes choix se sont affinés.

Souhaitant travailler à temps plein pour moi, j’ai donc lancé ce projet en parallèle de celui de la sophrologie.

J’ai fait le choix d’acheter mes matières premières au maximum locales, française, européennes. Mes matières sont végétales et toutes certifiées biologiques.

savons biologiques

Tous mes cosmétiques ont une macérât huileux de fleurs de calendula. Cette plante est très bonne pour la peau. Elle retarde le vieillissement, répare et protège la peau.

Dans mes cosmétiques, il n’y a pas de beurre de karité et de coco afin de limiter l’impact de l’import et aussi car je ne cautionne pas la façon dont sont récoltés et fabriqués ces beurres. Nous avons des huiles française tout autant efficace.

Donc mes savons savons sont fabriqués par la méthode dite de saponification.

J’ai une gamme de 4 savons : 1 savon classique à l’argile verte, un savon de rasage à l’argile blanche, un savon à l’huile essentielle de lemongrass et palmarosa, un savon à l’huile essentielle de Patchouli et charbon végétale.

Je fabrique aussi un baume à lèvres avec seulement 3 composants. Et aussi une crème pour les mains et une pour le visage qui sont en cours de validation.

Je fais actuellement le choix de commercialiser en circuit court et aussi avec mon site internet.

picto essaComment parvenez-vous à concilier vos 2 activités ?

Actuellement, j’arrive à concilier les 2 activités car je démarre doucement. Je laisse les choses venir à moi sans me mettre la pression. Je m’adapte selon la demande et mes envies.

C’est bien pour cela que j’ai choisi de travailler pour moi.

picto essaQue conseilleriez-vous à des personnes qui envisagent une reconversion dans la sophrologie ?

Ce que je peux conseiller aux personnes qui souhaitent devenir sophrologue, c’est déjà de pratiquer la sophrologie pour soi ça permet sûrement mieux de savoir à quoi s’attendre quand on commence la formation.

A mon sens, la formation, c’est certes apprendre les méthodes pour pouvoir les partager par la suite mais c’est à mes yeux avant tout une histoire un chemin un parcours pour soi.

Auteur : Eric Eymard